Photographies de Adriana Bustos
Traction à sang
Adriana Bustos explore deux des thématiques les plus brûlantes (et connectées) de la dernière décennie en Amérique latine : d'un côté les portraits des chevaux utilisés par les "cartoneros" à Córdoba, Buenos Aires et Rosario ; de l'autre les témoignages et les rêves des jeunes femmes utilisées comme "mules" par le trafic de drogue. Pauvreté, exclusion et illusions traversent l'oeuvre ( ... ) Nena. Toro. Rosario. Soñador. Barón. Ce sont les noms de chevaux et de juments. Naseaux d'animaux exsangues, les portraits de cette série sont aussi perturbants que le regard des bêtes : ces animaux montrant les traces du dur labeur qui les consume, le trajet quotidien à travers la ville, tirant les chariots des cartoneros. L'artiste nous les présente en gros plan, proches du spectateur, les signalant comme symboles de la réalité économique des villes de Córdoba, Rosario et Buenos Aires ...
Texte de Claudio Iglesias, Página 12, Argentine
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Depuis des dizaines d'années, la Colombie est en guerre, bien qu'elle soit silencieuse et qu'elle se déroule de nuit, quand les hélicoptères de l'armée survolent les montagnes et que les colonnes de soldats cherchent leur route dans la jungle. Elle est en guerre malgré le fait que les morts soient des "disparus", jetés dans les fleuves, démembrés où brûlés. En Colombie se livre une guerre à laquelle participent les guérillas des FARC et de l'ELN, les paramilitaires et l'Etat, qui a coûté la mort de milliers de personnes. Ceux qui sont tués sont paysans, maîtres d'école, syndicalistes, politiques ou journalistes qui tentent de rester citoyens ou simplement de survivre.
Tout cela chez le partenaire privilégié des États-Unis face à la "menace" des nouvelles gauches latino-américaines, ainsi que de l'Europe, protectrice de ses multinationales et de ses groupes éditoriaux.
Desentrañando Colombia est un voyage parmi ces victimes qui essaient de lutter contre cette folie. Parmi elles, les familles de disparus qui signalent publiquement les assassins, les dénoncent et cherchent un appuis à l'étranger, à travers les caméras, tout en sachant qu'en contrepartie, une fosse commune peut les attendre. Parmi elles également, des journalistes, qui doivent trouver un espace de liberté entre les médias du pouvoir pour continuer à informer ; des défenseurs des droits de l'homme, dénoncés eux-mêmes par Álvaro Uribe comme des terroristes ; des indigènes, expulsés de leurs terres par les multinationales et privés de leur culture ...
Un reportage de Periodismo humano - En espagnol
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